Ces étudiants se plaignent surtout du fait que leurs parents ont du mal à leur envoyer des vivres, à cause de la suspension de travail des taxis-brousse. Pourtant, les frais des colis des prestataires s’avèrent exorbitants. A cela s’ajoute le frais de taxi pour récupérer les marchandises à Antananarivo, faute de bus. Autant de raisons pour lesquelles ces étudiants demandent une autorisation spéciale d’ouverture des routes pour pouvoir rentrer chez eux, dans les Régions. « Nous sommes disposés à suivre les mesures y afférentes, au lieu de rester ici sans moyens de survie. Sinon, nous sollicitons l’aide régulière des autorités compétentes », demande le porte-parole des étudiants. Notons que leur dernière subvention remonte en fin mai dernier, durant lequel ils ont reçu des produits de première nécessité de la part de l’Etat.
Par ailleurs, les locataires des cités universitaires se disent vulnérables face à l’actuelle propagation du coronavirus. En plus de la sous-alimentation depuis le confinement, l’insalubrité au niveau des cités U accentue cette vulnérabilité. « Des étudiants suivent en ce moment le traitement à domicile du Covid-19. Ils n’ont pas les moyens de se déplacer dans les hôpitaux, où les consultations prennent des heures et les médicaments sont à la charge des patients. Du coup, ce sont des étudiants en médecine qui les auscultent et prescrivent le traitement adéquat », témoigne un responsable d’association. Les étudiants réclament ainsi la tenue d’une opération de désinfection dans les cités U. « Nos revendications demeurent apolitiques. Nous n’avons pas l’intention de tenir une grève, mais de tirer la sonnette d’alarme afin que les autorités se soucient de notre social », conclut le porte-parole des étudiants.
Recueillis par Patricia Ramavonirina